Dans les airs en montgolfière


Il y a des jours comme ça où je me ficherais des claques. Ma distraction légendaire, dont mes amis se moquent souvent, me joue souvent des tours. Ma dernière gaffe date d’hier, lorsque j’ai oublié de prendre mon appareil photo. Ca n’aurait pas été bien grave en ce début de journée ensoleillée s’il s’était agi d’une journée comme une autre. Mais ce n’était pas une journée ordinaire, en l’occurrence. Ce matin-là, j’effectuais mon premier vol en montgolfière ! Là, je sens que vous vous tapez la tête du plat de la main en murmurant : quel boulet. Et vous avez bien raison. Vous imaginez, être à bord d’une montgolfière, admirer le lever du soleil, survoler la magnifique forêt de Rambouillet, découvrir les petits villages d’un point de vue unique et sidérant, contempler les motifs colorés des champs et des forêts à mesure que vous prenez de la hauteur… et absolument rien pour immortaliser cet instant ? Si l’expérience est magnifique, je dois dire que cet oubli a gâché une bonne partie de l’aventure. Mais bon, ce qui est fait est fait, comme on dit. Alors, que penser de cette expérience (sans appareil photo) ? Comme vous l’avez deviné, visuellement c’est incroyable : on se remplit les mirettes pendant presque une heure. C’est très différent d’un vol en avion. D’abord, parce que le silence règne. Eh oui, il n’y a pas de moteur dans une montgolfière ! Seulement un brûleur qui permet de chauffer l’air du ballon pour gagner de l’altitude. Ensuite, parce qu’on ne vole pas d’un point A à un point B : l’important n’est pas la destination mais le voyage en lui-même. Si ce détail peut paraître sans importance, c’est en fait ce qui rend véritablement l’expérience unique : dans un monde où l’on est toujours pressé, toujours connecté, toujours le nez sur un écran, profiter de l’instant présent est devenu un luxe… et quel luxe, à 600 mètres d’altitude ! Vous l’aurez compris : j’ai vraiment adoré ce petit voyage au-dessus du monde, et vous le recommande vivement. Mais si vous vous lancez, n’oubliez pas une chose : votre appareil, bon sang ! C’est vraiment dommage, pour ma part. Il y aurait bien une solution, évidemment. Si des amis m’offraient un nouveau vol pour mon prochain anniversaire… ou ma famille pour Noël… Ce n’est pas une idée-cadeau, hein. Je dis ça comme ça, pour le simple plaisir de la discussion. ^^’ Retrouvez plus d’informations sur l’organisateur de cette expérience de ce baptême de l’air en montgolfière.

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Plus loin que le « Six-Pack »


La crise irlandaise est révélatrice de deux choses : elle montre, d’une part, que les stress-tests de juillet 2010 ne sont pas crédibles (les banques irlandaises, dont l’Anglo Irish Bank, les avaient en effet passés avec succès) et, d’autre part, que les engagements pris dans le cadre du paquet législatif sur la gouvernance économique en cours d’adoption (« Six-Pack ») ne suffisent pas à restaurer la crédibilité de la zone euro sur les marchés financiers et donc sa stabilité. En ce qui concerne les stress-tests, c’est dès le 25 novembre que la Commission et le Comité européen des contrôleurs bancaires (CEBS) déclarent préparer une révision de leur méthodologie. En ce qui concerne le « Six-Pack », celui-ci laisse encore entrevoir, selon la Commission, la BCE et certains États membres, de trop grandes marges d’interprétation, voire des failles : procédure de sanction pas assez automatique, période de six mois accordée aux États membres en situation de déséquilibre pour prendre des mesures, possibilité donnée au Conseil Ecofin de statuer, à la majorité qualifiée, sur le caractère approprié de ces mesures (avant que n’interviennent d’éventuelles sanctions), etc. Au lendemain de la crise irlandaise, la conclusion est donc qu’il faut aller plus loin encore dans le renforcement de la gouvernance économique, de la surveillance budgétaire et de l’assainissement des finances publiques (c’est-à-dire de l’austérité) D’autant que la menace sur le Portugal se précise : la capacité du pays à refinancer sa dette publique se détériore et la perspective d’une assistance financière européenne se rapproche. Quant aux appels pour sortir de la crise par la solidarité, via l’instauration d’« euroobligations » (« eurobonds » visant à mutualiser une partie des emprunts d’État, c’està-dire à convertir une partie de la dette nationale en dette européenne), ils restent lettre morte. Bien que lancée notamment par le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et par le ministre des Finances italien, Giulio Tremonti, et soutenue sous une forme ou une autre par la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, mais aussi par des économistes tels que le Prix Nobel Joseph Stiglitz ou Daniel Cohen, ainsi que par la Confédération européenne des syndicats, l’idée de telles euro-obligations fait face au refus catégorique du gouvernement allemand, justifié par deux arguments principaux : l’aléa moral 55 et l’augmentation des taux sur les obligations allemandes qui s’en suivrait. L’année 2010 se termine par la réunion du Conseil européen des 16 et 17 décembre. Les chefs d’État et de gouvernement décident de réviser le Traité de Lisbonne afin de rendre le mécanisme européen de stabilisation permanent, via la création du Mécanisme européen de stabilité. Celui-ci remplacera à terme le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et le Mécanisme européen de stabilisation financière (MESF). Selon l’éditorialiste de l’Agence Europe, l’euro est sauvé : « On pourra écrire ou dire ce qu’on veut, mettre en relief la cacophonie partielle entre les positions des États membres, ironiser sur l’inefficacité des mécanismes institutionnels de l’UE, mais les historiens futurs citeront le 16 décembre 2010 comme le jour où la construction européenne a accompli un pas significatif vers la stabilité monétaire et vers la gouvernance économique de la zone euro, en redressant au moins en partie le déséquilibre historique entre la jambe monétaire et la jambe économique de l’UEM. Ces résultats, qui comportent une légère modification du Traité de Lisbonne, doivent être mis au point et juridiquement élaborés, mais ils sont politiquement acquis. » Le 17 décembre, une semaine après la dégradation de la note de la dette irlandaise par Fitch Ratings, l’agence de notation Moody’s abaisse la note de celle-ci de cinq crans, de Aa2 à Baa1, semblant ainsi faire peu de cas des engagements européens.