Promenade en altitude


Cela s’est déroulé mercredi dernier, près de Revel. J’entre dans un aéroclub sans prétention. Je suis quelque peu fébrile : c’est que je me prépare à faire un saut en parachute pour la première fois. J’approche de mon moniteur, Cyrille. L’atmosphère est tout de suite conviviale.. C’est la même ambiance que j’ai pu ressentir en effectuant du saut à l’élastique en compagnie de pros deux ans auparavant. Emerick m’explique les trucs à faire quand nous serons là-haut, puis c’est le moment de passer nos équipement. Après ça, je découvre l’appareil, chute libre qui ressemble pas mal à un joujou. Je me glisse tant bien que mal à l’arrière. La cabine n’a pas le moindre siège : on s’assoie sur le plancher. Le pilote à l’avant entame la manoeuvre presque aussitôt et on sommes partis. Le vol est déjà en soi insolite. Si je prends l’avion très régulièrement (un des avantages de mon boulot), voler sur un tel appareil s’avère assez flippant. Après vingt minutes de vol, nous arrivons enfin à 3500 mètres d’altitude. Antoine fixe mon harnais au sien, puis me donne une protection pour mes lunettes. L’élastique est vraiment juste, mais étant donné la vitesse à laquelle je vais chuter, c’est ça ou les perdre. Je sens l’affolement me gagner lorsque nous gagnons la sortie et que je suis devant l’ouverture béante. On se laisse tomber, et c’est parti. A la sortie de l’appareil, j’ai un peu de mal à discerner le haut du bas, mais, pour finir, je peux enfin apprécier la vue : sublime. 50 précieuses secondes de plaisir. Je tombe à une vitesse délirante. Le visage distendu par la vitesse, j’ai l’impression d’avoir les bajoues d’un bouledogue qui sortirait la tête par la fenêtre de la bagnole quand on est à grande vitesse. Je vole ! Le parachute s’ouvre, et nous abandonnons la position horizontale pour nous retrouver suspendus. Et le vol découvre un nouveau visage. Le silence qui règne là-haut est absolue. Le paysage est d’une rare délicatesse. Je suis au paradis. Puis on atterrit en douceur, presque à deux pas du hangar où j’ai rencontré Florent. La boucle est bouclée. Regagner le plancher des vaches est une expérience assez bizarre : on ne la voit plus comme auparavant après l’avoir contemplée depuis les airs et avoir flotté dans le vide.


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