Patriote


Il y a quelques jours, j’ai suivi un colloque à Nice où j’ai eu l’occasion de parler de l’actualité avec certains collègues, et tout spécialement de la Syrie. Lors de cette conversation, j’ai remarqué que nombreux étaient ceux qui ne faisaient aucune différence entre patriotisme et nationalisme. Une erreur qui n’a pas manqué de brouiller les cartes et de provoquer d’importants malentendus. Car évidemment, si les deux termes sont trop souvent reliés, ils ne ne doivent pas être mélangés. Le patriotisme est l’amour qu’on porte à son son pays. Un amour impliquant que l’on est décidé à le soutenir. S’il est parfois assimilé au nationalisme, mais c’est dans les faits un concept beaucoup plus antique, qui possède un bagage idéologique bien plus pauvre. Le nationalisme requiert que les nations existent comme entités formelles; le patriotisme, quant à lui, peut simplement signifier la dévotion portée à un territoire, une métropole et n’a pas besoin d’inclure l’idée abstraite de « nation ». Le patriotisme est davantage une sensibilité qu’un principe politique, en réalité, mais il peut quand même motiver l’action de nombreuses manières, plus particulièrement en temps de conflit. On pourrait bien entendu croire qu’il progresse dans lignée directe des conservateurs, mais il faut se souvenir que les gouvernements de gauche ont aiguillonné le loyalisme patriotique. L’URSS s’en est servi au cours de la seconde guerre mondiale, dite Patriotique. Dans des contextes particuliers, le patriotisme sert aussi servir d’étiquette aux partis, comme cela est arrivé en Angleterre au 18e siècle, lorsque le terme « patriote » en vint à qualifier une idéologie nationaliste; pour autant, de telles analogies ne font guère long feu. Si j’ai un seul regret en ce qui concerne mon meeting, c’est de n’avoir pas eu eu un moment à moi pour mieux profiter de l’endroit. Je n’avais encore jamais visité le coin et j’aurais aimé avoir quelques heures de liberté. Toutefois, nous avons passé l’intégralité de notre temps dans une salle de congrès. Et histoire d’enfoncer le clou, dans des salles qui exhibait une vue somptueuse par la fenêtre ! Je crois que mon employeur a su inventer une forme de torture. Heureusement, l’organisation était aux petits oignonsce qui a permis de compenser.


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